Mon Jug Summer Camp 2021
Souvenez-vous, il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, de courageuses et courageux développeuses et développeurs se rassemblaient pour échanger autour de leur passion : le développement (mais pas que d’ailleurs ). Et tout ça prit fin, brutalement, pour la plupart d’entre eux le 17 mars 2020. Je fais partie de ces personnes qui n’avaient pas remis les pieds dans une conférence depuis le premier confinement. J’ai bien repris avec mon association (TADx) un meetup en présentiel (et mon dieu que cela fait du bien) mais, il faut le reconnaître, nous ne sommes pas (encore ?) au niveau des grosses conférences nationales.
C’est donc avec envie, appréhension et excitation que je me suis rendu à la douzième édition du Jug Summer Camp à La Rochelle. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, le JUG Summer Camp est une conférence annuelle à La Rochelle () autour du développement et de l’écosystème du monde informatique. C’est un peu la conférence de la rentrée mais avec encore un petit cadre de vacances grâce à la belle ville de La Rochelle.
Comme je l’ai indiqué, c’est dans une période spéciale et après une autre période encore plus spéciale que j’arrivais à cette conférence.
J’avoue que les différents intervenants auraient pu projeter leurs photos de vacances, ça m’aurait plu de la même façon tellement j’étais heureux de pouvoir de nouveau
participer à un tel évènement.
Le programme
Le programme de cette année était très varié. J’ai vu peu de conférences sur du langage pur, parfois par choix, mais je remarque aussi que les conférences font de plus en plus la part belle à ce qui se passe autour du développement et non pas juste les dernières nouveautés d’un langage. Si cela peut aussi être le début d’une rationalisation des nouveautés ce ne serait pas plus mal.
Allez, on se lance dans le résumé de ma journée et de mes coups de coeur. Je mettrai, pour certaines, les liens vers les présentations si ils ont déjà été postés. Sachant que tout était filmé et sera disponible sur la chaîne Youtube du Jug Summer Camp.
Keynote : Géopolitique de la donnée, par Benjamin Bayart
Une Keynote comme on les aime : éloignée mais au final pas tant que ça de notre métier de tous les jours. Très intéressant et mériterait certainement plus de temps (à tel point que l’intervenant a dépassé de 30 mins l’heure de fin … une pensée pour les orgas ). Beaucoup de sujets abordés, j’en retiendrai un qui m’a particulièrement interpellé : la responsabilité, en tant que développeur, PO, …, sur les données et les conséquences de leur utilisation. Notamment en se posant la question suivante :
Avec l’application que je développe et les données stockées et utilisées : quelles sont les conséquences pour les personnes que ces données représentes ?
C’est tout bête mais en se posant ce genre de question et en enlevant des oeillères, cela nous permettrait peut être d’éviter certaines dérives (même si on trouvera toujours quelqu’un pour faire le sale boulot ). Cette simple question permet de réfléchir si on fait bien de développer une application qui, au final, permettra de constituer des listes de fichages plus au moins discriminantes, par exemple, ou encore détruire des vies entières.
La vidéo.
👨🎨 Il était une fois… les navigateurs ⛵️, par Pierre Tibulle et Noël Macé
Deuxième conférence … sans slides encore (la première étant la Keynote). Est-ce un vent nouveau ? Non, pour celle-ci, il y aura bien à la fin un support car il est construit au fur et à mesure de la présentation ! Pierre Tibulle a totalement tué le game du sketch note avec cette présentation où il les a realisés pendant que Noël Macé nous comptait l’histoire merveilleuse des navigateurs Internet (et un peu l’histoire d’Internet).
Tel un drama, on découvrira comment tour à tour les acteurs ont pensé être les rois de la navigation internet : mozaic, netscape, mozilla, internet explorer, safari, chrome, … La vie d’un navigateur internet n’est pas un long fleuve tranquille et les batailles commerciales (et d’égos) ont très souvent joué un rôle prépondérant. A chaque fois, un roi sans partage a régné pendant un laps de temps plus ou moins long, le dernier en date étant Chrome mais jusqu’à quand ?
Je ne ferai pas honneur aux talents de Pierre et Noël pour le sketch note et la narration en essayant de vous la résumer mais une fois le replay disponible: jetez vous dessus !
Et pour vous donner envie, quelques exemples de gribouillage comme dirait Pierre :
- https://pbs.twimg.com/media/E-6qbtJX0AI2GlR?format=jpg&name=large
- https://pbs.twimg.com/media/E-7BK-wXMAcmK_H?format=jpg&name=large
- https://pbs.twimg.com/media/E-7KBA5XMAU3HEQ?format=jpg&name=large
- https://pbs.twimg.com/media/E-7VYPbXEAcPfF0?format=jpg&name=large
- https://pbs.twimg.com/media/E-78gtGXEAE-RTe?format=jpg&name=large
La vidéo.
Mutation testing : y a-t-il des trous dans votre couverture de test ?, par Benjamin Cavy
Un quickie qui m’intéressait particulièrement car, et certains le savent, j’adore les tests !
Tout d’abord une mention particulière au speaker : plus de micro ni de projection dès le début de sa prez ! Eh bien ok on s’adapte : on retourne le PC et on y va quand même en décrivant le maximum de choses . Bravo ! car c’est resté fluide et compréhensible ! Certes les démos passent moins bien, mais on se concentre sur le message, ce n’est pas plus mal.
Deux grandes idées à creuser et retenir :
- la couverture de code ne fait pas tout : un test sans assert peut provoquer une couverture de code de 100 %
- l’automatisation de la mutation de code permet de vérifier que nos tests détectent bien les régressions dans le code, ça je vais essayer de le mettre en pratique sur quelques uns de mes tests
Les slides de la conférence.
Créer & distribuer un plugin pour Kubernetes en quelques minutes ? Easy ! 🙂, par Aurélie Vache et Gaëlle Acas
Alors là je préviens je ne suis pas objectif ! J’ai une tendresse particulière pour Aurélie et Gaëlle que j’ai rencontré lorsqu’elles sont venues donner cette conférence à TADx en plein confinement .
Je les connaissais donc déjà, mais c’est toujours aussi bien fait et donné avec tant de joie et de simplicité que c’est toujours un plaisir. Créer et distribuer un plugin pour le CLI kubectl semble simple et surtout grâce à Aurélie et Gaëlle on a toutes les ressources pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis.
Si vous êtes impatients, vous pouvez regarder la vidéo de la TADx mais sinon les slides sont aussi très bien faits pour comprendre facilement les étapes à suivre. Je vous conseille aussi de suivre Aurélie sur Youtube ou Dev.to elle y prodigue des tutos très clairs autour du monde Docker et Kubernetes.
Les slides de la conférence.
La vidéo.
Ce qui rend les développeurs heureux en 2021, par Damien Cavaillès
Le genre de conférence qui fait à la fois du bien et du mal. Damien est le créateur de We Love Devs, un site de recrutement pas comme les autres qui place le recruté au centre des préoccupations pour lui trouver le meilleur des jobs.
Avec son équipe, ils ont lancé une grande enquête anonyme afin d’essayer d’avoir une image de ce monde du travail dans l’écosystème du développement (et aussi d’écrire un livre). Les sujets de préoccupations restent (malheureusement) les mêmes que ces dernières années : l’inclusion dans le monde professionnel, l’empathie et la bienveillance qui ne sont pas toujours présentes (contrairement à ce que disent la majorité des recruteurs des ESN ) … et bien sûr le salaire !
Son talk a aussi fait résonance à une idée que j’ai depuis pas mal de temps maintenant, on trouve de moins en moins d’actes gratuits en entreprise. Si une action ne rapporte rien à la personne, elle a de moins en moins tendance à aider son prochain, voire même profiter des problèmes de l’autre pour essayer de progresser à ses dépends. Je suis peut être naïf mais j’espère que cela changera.
GitPod : IDE as a service, ou comment ne pas acheter un MacBook Pro à 6000 € et être heureux avec une petite machine, par Philippe Charrière et Horacio Gonzalez (LostInBrittany)
Là encore deux de mes chouchous. Et pas juste parce que j’ai eu la chance de les faire venir à TADx mais parce que ce sont deux personnes qui pourraient très bien être beaucoup moins simples et abordables qu’ils ne le sont au vu de leurs connaissances ! Le sujet en lui-même m’intéressait au plus haut point car en bon geek des familles, au moment de la conférence, je testais justement GitPod.
Je pense que je l’utilise moins intensivement que Philippe mais un peu plus comme Horacio : permettre une utilisation rapide d’un environnement de développement sans avoir à installer tout un écosystème pour faire une démo ou donner un cours. Je pense regarder la partie on premise pour le professionnel afin d’aider le on-boarding des personnes et leur permettre de commencer plus rapidement en se laissant le temps de configurer sa machine. L’autre use case que je vois serait la maintenance de code legacy où ce n’est pas toujours évident de maintenir un environnement de développement.
A titre personnel, je commence à l’utiliser, notamment dans la participation aux projets Open Source. Cela me facilite le travail et me permet, par exemple lors de ma pose déjeuner, de développer sans pour autant devoir emmener mon poste perso.
J’ai appris que l’on pouvait customiser l’image Docker utilisée, c’est un élément qui me manquait lors de mes tests, je pense que cela va me permettre d’améliorer ma prise en main.
Mais j’avoue que, pour l’instant, je reste attaché à mon installation d’Intellij .
La vidéo.
Les slides.
Les concepts avancés d’authentification et d’autorisation expliqués simplement (même si tu n’es pas dev) !, par Julien Topçu
Ah l’authentification! je crois qu’on a dû m’expliquer tout ça un bon paquet de fois. Et à chaque fois syndrome du poisson rouge: je pense avoir tout compris, je fais un tour de bocal et j’ai tout oublié !
Le pari de Julien était donc assez élevé : arriver à ce que je n’oublie pas la moitié de ce qu’il allait expliquer ! Et j’avoue que c’est plutôt réussi, notamment par la forme où il a repris l’ambiance du film Grand Budapest Hotel pour expliquer les concepts de base de oauth. Il a, en plus, su le faire de manière graduelle en commençant par une simple sécurité et en améliorant tout le process pour arriver à une sécurité digne de ce nom et en ayant balayé tous les concepts de oauth.
Alors je ne suis pas devenu un expert et je ne vais pas me lancer dans une explication de oauth mais au moins j’ai compris les mécanismes et surtout pourquoi ils sont en place.
Je vous conseille le replay avec des vrais morceaux de film dedans !
Les slides de la conférence.
La vidéo.
Les opérateurs Kubernetes : opérer des services Cloud Native à grande échelle, par Horacio Gonzalez (LostInBrittany)
Je l’ai déjà dit, j’apprécie Horacio pour ses connaissances et sa simplicité. Là encore il a fait mouche et sur un sujet d’actualité pour moi puisque cela parle d’operators sur Kubernetes. A titre professionnel, je n’en n’ai pas encore développé mais cela va certainement venir, encore plus suite à cette présentation.
D’une approche simple (avec toujours de chouettes sketch notes ), cette présentation d’Horacio nous permet de bien comprendre comment sont architecturés les operators et comment il faut s’y prendre pour se lancer dans le développement de ceux-ci.
A essayer dans les mois qui viennent !
La vidéo.
En conclusion
Je n’ai pas pu tout voir et je n’ai pas tout raconté ici mais ce fut une journée riche en expériences et en découvertes. Une mention spéciale aux organisateurs pour leur gentillesse et leur organisation. Il ne faut pas oublier aussi que c’est une conférence gratuite (avec le repas) et que je la trouve au même niveau que les autres conférences payantes.
Enfin un grand merci à toutes ces belles rencontres : Aurélie, Gaëlle, Fanny, Philippe, Horacio, Noël, Julien, Damien, Pierre, François, David, … et tous les autres. Ne changez rien, continuez à nous inspirer et nous donner du bonheur dans vos conférences : nos lundis sont un peu moins difficiles lors du retour à la réalité .
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