đ€ LâIA cet artisan comme les autres (?) đ§°
âčïž Ne vous mĂ©prenez pas sur ce qui suit. Je travaille dans le monde de lâIA. Ce nâest donc pas un texte Ă charge contre celle-ci mais plus une rĂ©flexion personnelle. âčïž
Lâintelligence Artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans nos vies de dĂ©veloppeuses et dĂ©veloppeurs. LĂ oĂč câest assez nouveau, câest que cela prend aussi de plus en plus de place dans nos vies de tous les jours, mais aussi celles des personnes non tech.
Mais est-ce vraiment nouveau đ€ ?
Non đ.
Jâai la chance (ou pas đ) dâavoir connu lâarrivĂ©e dâInternet dans le monde du travail.
Jâai Ă©tĂ© aux premiĂšres loges pour voir sa gĂ©nĂ©ralisation chez tout le monde au point de ne plus pouvoir sâen passer de nos jours.
La chose diffĂ©rente est, quâavec lâIA, on a lâimpression que ça a Ă©tĂ© beaucoup plus vite (trop ?).
Sur ce point, je nâen suis pas si sĂ»r, car je peux vous assurer quâau dĂ©but des annĂ©es 2000 lâensemble de lâĂ©cosystĂšme tech et industriel a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă la mĂȘme vague de âtransformationâ avec Internet.
Il y avait celles et ceux qui ont voulu en faire partie tout de suite, les sceptiques (âça ne marchera jamaisâ), les âon verra bienâ et celles et ceux que ça effrayait.
Au final, on retrouve un peu les mĂȘmes marqueurs aujourdâhui : on a juste tendance Ă lâoublier par la surmĂ©diatisation de notre monde qui donne toujours plus de lumiĂšre Ă lâinformation du moment quâĂ celle de la veille.
Alors je vous propose, durant le temps de lire ce blog post, de faire un pas de cĂŽtĂ© et de prendre le temps de voir la place de lâIA dans nos vies de dĂ©veloppeuses et dĂ©veloppeurs.
Depuis quelque temps maintenant, lâIA bouscule donc les habitudes, fait bouger les lignes. Il nâest pas rare dâentendre des âvĂ©ritĂ©sâ assenĂ©es avec grande conviction par des âsachantsâ đ.
LâIA va remplacer les devs.
Les entreprises se sĂ©parent de personnes au profit de lââIA.
LâIA nâest quâun outil et ne remplacera jamais lâHomme.
LâIA est bĂȘte et ne fait que retranscrire les informations dâInternet.
Quâen est-il rĂ©ellement ? A-t-on le recul nĂ©cessaire pour rĂ©pondre Ă ces questions ? Est-on en train, en tant que devs, de scier la branche sur laquelle on est assis·es ? Et une petite question bonus : pourquoi recherche-t-on tant la performance dans le dĂ©veloppement grĂące Ă lâIA ?
Je nâaurai pas la prĂ©tention dâavoir la rĂ©ponse Ă toutes ces questions existentielles, mais, je vais au moins prendre le temps dây rĂ©flĂ©chir et de vous partager mes rĂ©flexions đ.
đ§âđ» A lâorigine : la passion et lâamour du dĂ©veloppement
Avant de commencer Ă essayer de rĂ©pondre Ă ces questions, je voudrai que lâon prenne quelques minutes pour essayer de rĂ©pondre Ă une autre question : votre (et la mienne) relation Ă lâaction de dĂ©velopper.
En effet, un autre dĂ©bat qui parfois embrase lâĂ©cosystĂšme tech, est de savoir si il faut ĂȘtre passionné·e pour faire le mĂ©tier de dĂ©veloppeuse ou dĂ©veloppeur. Je nâai pas dâavis. Au fil du temps, lâinformatique, y compris le dĂ©veloppement, est devenu pour beaucoup un outil, un moyen de bien gagner sa vie, de se reconvertir, âŠ
Moi, jâai la chance dâavoir choisi cette voie par passion dĂšs mon plus jeune Ăąge. En effet, la rĂ©vĂ©lation a Ă©tĂ© lâutilisation dâun MO5 au tout dĂ©but de mon collĂšge puis de lâutilisation dâun Commodore 64 des parents de mon meilleur ami pour jouer Ă ArcanoĂŻd ⊠avant mon premier ordinateur Ă moi : lâAmstrad CPC 6128 Ă lâĂąge de 13 ans đ„°.
Câest Ă cette Ă©poque que, comme beaucoup, jâai dĂ©veloppĂ© mon premier jeu : Pong. Principalement en basic, en recopiant religieusement les lignes de code issues dâun livre.
Cette passion ne mâa jamais quittĂ©, presque 40 ans plus tard jâaime toujours autant transformer une idĂ©e en lignes de code. Que ce soit ensuite dans mes Ă©tudes supĂ©rieures ou dans toutes les entreprises parmi lesquelles je suis passĂ©, jâai toujours dĂ©veloppĂ©. Plus ou moins selon les postes, mais jamais je nâai complĂštement abandonnĂ© cette passion. Au point, comme certaines et certains de le faire aussi sur mon temps perso en tant que loisir.
Alors oui jâai la chance, dans mon mĂ©tier, dâavoir une partie qui est en fait une passion dâenfance. Encore une fois, câest aussi trĂšs bien de ne pas ĂȘtre passionnĂ©, jâexpose juste dâoĂč je viens.
Comme toute personne passionnĂ©e, je suis capable de passer beaucoup de temps Ă exercer ma passion. Au point de perdre un peu la notion du temps, quitte Ă passer un temps non nĂ©gligeable Ă optimiser une portion de code ⊠ou Ă la rendre âplus jolieâ. Oui je suis ce genre de dev qui peut passer une journĂ©e Ă essayer de rendre du code plus esthĂ©tique alors que tout fonctionnait trĂšs bien et quâaprĂšs lâembellissement plus rien ne fonctionne đ€Ł.
Jâai souvent comparĂ© le dĂ©veloppement Ă un mĂ©tier dâart ou dâartisan. Non pas que je mâimagine crĂ©er des chefs dâoeuvres mais parce que jây mets de lâaffect et que je crĂ©e quelque chose Ă partir de rien, juste avec ce que jâai en tĂȘte. Cela explique pourquoi, parfois, on a des dĂ©bats enflammĂ©s entre dĂ©veloppeuses et dĂ©veloppeurs car câest une petite partie de nous, le bout de code đ.
A ce sujet : je ne partage pas le âtu nâes pas ton codeâ, bien sĂ»r que lâon est son code, câest mĂȘme une partie de nous. (on verra quâavec lâIA cela change peut-ĂȘtre âŠ) Je pense que lâon expose cet argument (tu nâes pas ton code) pour pouvoir dĂ©dramatiser et critiquer plus ouvertement ce quâunâąe dev a produit.
Essayez dâexpliquer Ă unâąe Ă©bĂ©niste que son meuble est moche et ne sert Ă rien, on verra si iel sĂ©pare lâobjet de la personne đ. Ce que je veux dire câest que lâon met de lâaffect dans notre code, la critique est toujours bonne, mais comme toujours de maniĂšre constructive et non destructive.
On en est donc là , le métier de dev confronté au monde professionnel.
đ La passion confrontĂ©e au monde du travail
Je pense que, comme beaucoup qui ont le mĂȘme cheminement que moi, la confrontation de la passion de dĂ©velopper au monde du travail peut ĂȘtre assez brutale đš. Ici, on va parler de rentabilitĂ©, de plannings (et de rĂ©tro plannings), de tests, de travail en Ă©quipe, de SLA, de respect des spĂ©cifications, âŠ
Bref on commence Ă un peu sâĂ©loigner de la notion de plaisir.
Et câest lĂ que lâoutillage entre en jeu : comment, pour les entreprises (mais ne nous le cachons pas : pour nous aussi) gagner plus dâargent en en dĂ©pensant moins ? RĂ©cemment, jâai vu une intervention de Jean-Marc Jancovici qui disait :
lâĂȘtre humain est fondamentalement feignant et va tout faire pour avoir le plus de ressources possibles en travaillant le moins possible
En dehors de la forme, qui peut parfois ĂȘtre piquante, je trouve la rĂ©flexion assez juste dans beaucoup de mĂ©tiers et particuliĂšrement dans le nĂŽtre. En effet, nous passons beaucoup de temps Ă automatiser des actions via le dĂ©veloppement dâapplications. Voire Ă remplacer des mĂ©tiers complets via des applications (existe-t-il encore beaucoup de services courriers dans les entreprises Ă lâheure des mails et autres messageries instantanĂ©es ?). Ce nâest pas propre Ă notre mĂ©tier, de nombreux mĂ©tiers ont Ă©tĂ© changĂ©s par les diffĂ©rentes rĂ©volutions industrielles ou avancĂ©es technologiques (on prend souvent lâexemple de lâagriculture mais câest un exemple parmi tant dâautres).
On en est lĂ donc : est-ce que la passion et le monde du travail sont compatibles ?
Peut-ĂȘtre, dans certains cas, mais jâai envie de dire, souvent non.
Pourquoi ?
Tout simplement par le bon vielle adage : âle temps câest de lâargentâ.
Et oui, de nouveau je vais prendre lâexemple de lâartisanat : si je prends lâexemple dâunâąe Ă©bĂ©niste qui est venuâąe Ă ce mĂ©tier par lâamour du bois, de manipuler, de crĂ©er Ă partir de rien (tient ça me rappelle quelque chose đ).
Pensez-vous, que si on retire lâaspect financier, un·e Ă©bĂ©niste prĂ©fĂšre automatiser 100% de la crĂ©ation dâune piĂšce en bois sans intervenir autrement quâen dĂ©crivant ce quâiel souhaite ?
Ou prendre le temps de partir dâun morceau de bois brut et le façonner doucement, tranquillement jusquâĂ obtenir son rĂ©sultat parfait (ce ne sera peut ĂȘtre pas parfait pour les autres mais ça lâest pour iel) ?
Oui cette question est biaisĂ©e et vous me voyez venir certainement đ.
On trouvera certainement de parfaits contre-exemples, mais je pense que le principal problĂšme vient certainement de lĂ : le profit đ€.
Alors ne faites pas dire ce que je nâai pas dit, comme tout le monde, jâaime bien mon petit confort et faire un mĂ©tier qui a une part de passion est un vrai luxe, je le sais.
Je me dis juste, que, si je devais donner un conseil Ă mon moi de 15 ans qui hĂ©sitait entre lâinformatique et la cuisine (mes deux passions de lâĂ©poque) de prendre le temps et de se dire laquelle des deux tu auras envie de faire sans contraintes extĂ©rieures đ.
đ€ Lâautomatisation au secours du gain
Je ne suis pas en train de dire quâil ne faut pas dâoutils ou dâautomatisation, câest plus simple de couper un rondin de chĂȘne avec une tronçonneuse quâavec une petite scie Ă main đ .
Et câest pareil pour notre mĂ©tier, je prĂ©fĂšre utiliser un IDE que devoir tout faire Ă la main.
Non, ce dont je parle, câest plutĂŽt la course Ă la performance : pourquoi vouloir sous-traiter tout ce quâun·e dev peut faire trĂšs bien, certes moins vite, mais souvent (pas toujours đ) de meilleure qualitĂ©. Et surtout, avec un code connu et maĂźtrisĂ© par les Ă©quipes de dĂ©veloppement. Car oui, câest bien de tout faire coder par une IA mais il faut penser Ă la maintenance (mĂȘme si il y a de grands progrĂšs dans cette partie) et surtout la connaissance interne de lâentreprise.
Souvenez-vous de lâĂ©poque oĂč bon nombre dâentreprises ont dĂ©cidĂ© quâil fallait mieux utiliser de la main dâoeuvre peu chĂšre (et souvent exploitĂ©e) loin de France plutĂŽt que dâinvestir dans des devs. Il me semble que beaucoup sâen sont mordus les doigts et en sont revenus.
Il faudra bien, Ă un moment donnĂ©, que des personnes valident ce qui est produit. A moins que vous ne laissiez les clefs de la maison, de lâentreprise plutĂŽt, Ă votre outil pour gĂ©rer lâensemble du code, des mises en production et maintenances âŠ
Non ? Moi non plus je ne mây risquerai pas đ.
Alors, câest quoi la bonne solution ?
HonnĂȘtement, je ne sais pas.
Je sais quâil restera toujours des passionné·es qui aimeront produire et crĂ©er de leurs mains.
Certes en utilisant les technologies du prĂ©sent, tout en conservant la mainmise sur ce quâiels produisent.
Et de lâautre cĂŽtĂ©, la sociĂ©tĂ© et la mondialisation Ă©tant ce quâelles sont, il apparaĂźt peu probable que lâon essaie dâĂȘtre raisonnables sur lâutilisation dâun outil, qui paraĂźt ĂȘtre de prime abord, la silver bullet pour gagner encore plus.
Je ne parle pas de lâaspect environnemental dans ce blog post đ. Mais câest aussi un des enjeux dâutiliser lâIA de maniĂšre raisonnable et raisonnĂ©e. A-t-on besoin dâavoir une rĂ©ponse en 5 mins lĂ oĂč un peu de recherche et de rĂ©flexion donnent le mĂȘme rĂ©sultat en quelques heures ?
đ€ Alors au final, lâIA en tant que dev, câest bien ?
JâespĂšre que vous lâaurez compris, la rĂ©ponse nâest pas binaire đ. Il me semble que, lutter contre et ĂȘtre dans le camps de celles et ceux qui ne lâutiliseront jamais nâest pas un bon choix. MĂȘme si il est tout Ă fait entendable, comme certains choix ont Ă©tĂ©, par le passĂ©, contre le courant massif dâadoption de nouveautĂ©s.
Et pour nous, les âartisansâ du logiciel ?
Pour les personnes qui considĂšrent que le dĂ©veloppement nâest quâun outil parmi tant dâautres, je pense que lâIA est un magnifique accĂ©lĂ©rateur mais attention tout ne ressemble pas Ă un clou đ.
Et pour la catégorie des personnes qui aiment avant tout développer, comme moi, est-ce une nécessité, une aide, une hérésie, ⊠?
A titre personnel, je vais reprendre la comparaison des IDE. Aujourdâhui il ne me viendrait plus Ă lâidĂ©e de dĂ©velopper avec mon bon vieux Notepad++. De la mĂȘme façon, la complĂ©tion intelligente boostĂ©e Ă lâIA est trĂšs sĂ©duisante et pratique. Le chatbot qui permet de trĂšs vite gĂ©nĂ©rer une portion de code Ă rĂ©cupĂ©rer est lui aussi trĂšs sĂ©duisant. MĂȘme si souvent, au final, on ne âgagneâ que le temps de rechercher la mĂȘme portion de code sur Stack Overflow (mais ce dernier va-t-il encore exister dans les annĂ©es Ă venir ?) par exemple.
Et au final, nâest-on pas en train dâaller vers une version artisanale de notre mĂ©tier versus une version industrielle, moins glamour mais tellement plus efficace đ€.
En effet, tout comme dans les mĂ©tiers manuels ou artistiques vous pouvez simplement choisir dâen faire une passion Ă titre personnel sans aucune prĂ©tention business, juste pour le plaisir de coder.
Est-ce que cela veut dire que le plaisir de coder va disparaĂźtre en entreprise ?
Peut-ĂȘtre.
En tout cas, je me demande comment nos jeunes diplÎmés vont progresser sans passer par cette phase de chercher une journée un bug pour un simple oubli de paramÚtre ou un test non optimisé.
Vous allez me dire : mais ils nâen nâauront pas besoin car leur mĂ©tier ne sera pas lâexpertise dans le dĂ©veloppement mais de savoir donner les instructions nĂ©cessaires Ă ce quâun outil dĂ©veloppe et corrige les bugs, quâil aura lui-mĂȘme créé.
En tant que âvieuxâ dĂ©veloppeur je nâattends pas avec impatience ce monde lĂ đ„ș.
Le corollaire de tout ça est : sommes nous efficaces dans lâutilisation de lâIA pour le code grĂące aux nombreuses annĂ©es passĂ©es Ă dĂ©velopper nous-mĂȘmes ?
Sommes nous efficaces avec lâIA car nous sommes capables de traduire mentalement ce que lâIA gĂ©nĂšre elle-mĂȘme (en quelque sorte voir la matrice dans le code đ) ?
Je vais ĂȘtre curieux de voir cette nouvelles gĂ©nĂ©ration arriver en ayant baignĂ© dans la gĂ©nĂ©ration automatique de code, quel recul sur le code gĂ©nĂ©rĂ© ?
đ§ Conclusion
Ce blog post est un peu fouillis, jâen conviens. Je lâai Ă©crit en plusieurs fois, sur de nombreuses semaines. Je lâai aussi supprimĂ©, complĂštement réécrit, modifiĂ© ⊠Bref, cela montre que, pour moi, cela reste un sujet compliquĂ© et assez schizophrĂšne : tiraillĂ© dâun cĂŽtĂ© par la partie technique bluffante. Mais aussi, de voir ce que lâon en fait et les risques que cela peut apporter Ă mon propre mĂ©tier.
Câest peut-ĂȘtre ça de devenir un senior ou un dinosaure dans son mĂ©tier đŠ. Dire âcâĂ©tait mieux avantâ, sans se rendre compte que le monde avance et que les personnes qui font la nouvelle version de notre mĂ©tier ne sont pas plus malheureuses que ça.
Peut-ĂȘtre quâĂ ma retraite, sous le regard attendri de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, je ferais du code, tout seul, sans IA. Juste pour le plaisir de coder quelque chose de zĂ©ro, me tromper, recommencer pendant plusieurs jours et au final peut-ĂȘtre abandonner ou ne jamais donner suite. LĂ oĂč les plus jeunes, incrĂ©dules, se diront : âmais avec lâIA on fait ça en 5 minsâ.
Oui peut-ĂȘtre, comme on regarde affectueusement nos anciens travailler le bois avec des outils dâantan.
Vous lâaurez compris, ce blog post est aussi lâoccasion de regarder un peu derriĂšre avec nostalgie sur ce qui mâa fait choisir ce mĂ©tier de dĂ©veloppeur. Et avec un peu de tristesse, je me dis que, peut-ĂȘtre, ses jours tels que je les ai connus, sont peut-ĂȘtre comptĂ©s.
Si vous ĂȘtes arrivé·es lĂ , merci car ce fut long et jâespĂšre que vous avez apprĂ©ciĂ© ma modeste prose ⊠sortie de mon cerveau sans aucune aide extĂ©rieure đ.
Merci Ă ma relectrice, Fanny, qui vous permet de lire cet article sans avoir trop les yeux qui saignent đ.
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