Je suis trop vieux pour ces co…

J’estime ne plus être un jeune développeur (cela fait 20 ans que j’ai commencé à travailler) mais n’être pas non plus encore un vieux développeur . Pour finir de planter le décor j’aime encore développer et je fais partis de ces passionnés qui aiment les nouveaux langages / frameworks et autres geekeries autour de monde du développement.

Voilà ça c’est fait, on se doute qu’en mettant autant de précautions dans mon introduction cela ne va pas continuer à être aussi rose , eh bien peut être oui.

Depuis maintenant quelques temps (peut être 2 ou 3 ans) je me pose la question suivante : “Suis-je si hasbeen que ça à continuer à aimer faire du Java ?”.

Pourquoi cette question ?

Pour m’intéresser à ce qu’il se passe dans le monde du dev, certes beaucoup par le prisme déformant des réseaux sociaux et plus généralement d’internet, mais pas que, aussi en allant à des conférences et autres rassemblements, j’ai l’impression que si on ne développe pas avec les derniers langages révolutionnaires (GO, Kotlin, …) ou Frameworks c’est que l’on n’a rien compris.

Alors oui je veux bien comprendre qu’il est nécessaire de se remettre en question et d’essayer de progresser et de bénéficier des dernières évolutions et nouveautés mais de là à remettre en cause tout ce que l’on fait tous les 6 mois c’est autre chose.

De plus, lorsque je regarde le marché du travail la compétence Java reste énormément demandée, du coup qui croire ?

La première chose, c’est, je pense, faire confiance au marché du travail. Alors oui c’est le même marché qui demande toujours des ressources COBOL et qui pense peut-être trop à son legacy et sa maintenance qu’à son innovation mais comment lui donner tord ?

Alors c’est un premier élément de réponse, oui le développement Java à de beaux jours devant lui mais est-il condamné à être hasbeen face à ces nouveaux langages à la mode ?

Si on écoute les conférences et autre réseaux sociaux, oui, mais au final on a trop souvent tendance à oublier que beaucoup de ces langages ou Frameworks qui donnent envie sont créés par des sociétés pour répondre spécifiquement à leurs besoins et que ces sociétés, pour certaines, ont une force de frappe en R&D en ingénierie supérieure à la moyenne (Google par exemple).

Cependant, une fois sorti de ce prisme déformant et en se projetant sur la “vraie vie” la mise en place d’une nouvelle technologie ne se fait pas en un claquement de doigts, on retrouve le même phénomène avec Docker ou Kubernetes pour qui, à en croire le microcosme informatique si tu n’utilises pas ce couple dans ta société tu n’as rien compris, en réalité le nombre de productions qui ont sautées le pas sur des applications sensibles sont très faibles, mais c’est un autre débat (quoique pas si éloigné que celui qui nous intéresse).

Alors voilà au risque de passer pour quelqu’un qui a le syndrome de Murdock continuer à utiliser du Java ne me semble pas si ringard que ça, et ne signifie pas un SI qui végète, d’abord parceque Java lui même a entamé sa révolution et évolue de plus en plue vite, que ce soit par le rythme de ses propres releases ou par l’émergence de Frameworks apportant de plus en plus de fonctionnalités et facilités.

Mais d’un autre côté l’émergence de ces nouveaux langages et technos est une nécessité pour se remettre en question et faire progresser notre métier, alors non je ne suis pas trop vieux pour ça, je m’y intérese et essaye de les utiliser mais j’apporte simplement un peu de sagesse par rapport à nos jeunes développeurs impatients d’utiliser la dernière versions d’un langage qui est quand même dans sa version 0.1-beta.9 !

Ce petit billet d’humeur n’a pas pour prétention de lancer de grands débats philosophiques ou apporter des réponses à des questions existentielles de l’univers mais simplement de partager un ressenti, peut être partagé par certains, qui comme moi, au milieu de leur vie professionnelle peuvent se poser quelques questions .

Si je devais conclure ce serait dans ce sens, continuons à être des passionnés et enthousiasmes sur les nouvelles technos ou langages qui arrivent continuellement dans notre monde, mais soyons raisonnables et patients, laissons une chance à ces technos de grandir et faisons confiance à nos technos qui essaient elles aussi d’évoluer.